
Du 26 au 31 janvier, Amaury Fouillade, Baptiste Obino et Philippe Bruley ouvrent « Petit pont » (ED, 1 000m, M5, 6a, A3), et dans le même temps, Virgile Devin, Esteban Daligaut et Robin Valet réalisent la première répétition de « BASE » (1000m, M8+, 7a), le tout en face ouest du Petit Dru (3733m) dans le Massif du Mont-Blanc.
Merci à la nouvelle garde d’ajouter, au doux bruit des hélicoptères de Chamonix, leur musique de fond. S’il n’y avait eu qu’une enceinte, cela aurait encore pu passer pour de l’alpinisme ! Mais avec deux cordées présentes, se lançant chacune dans l’idée « originale » de transformer la montagne en boîte de nuit à ciel ouvert, on se demande si l’imagination n’est pas en panne.
Certes, l’une des cordées réalise une première répétition, tandis que l’autre en ouvre une nouvelle. Pourtant, quand on sait que des grimpeurs espagnols ont déjà quasiment fait le tour de l’une comme de l’autre, il ne reste finalement que la musique pour donner une illusion d’originalité…
Ils ont bien de la chance que Cédric Lachat est plongé dans la paternité et que l’alpinisme c’est trop facile pour lui ! Mais attention, les gars, soyez prudents si vous retournez à Saint-Léger !
Le procès pour manque d’imagination semble couper un peu rapidement dans les virages… Et si la nouvelle garde était tout simplement limitée par son environnement ? Ces jeunes, avec une expérience somme toute réduite (du moins pour la cordée de la voie BASE), s’engagent directement sur l’une des parois les plus raides des Alpes, mais aussi l’une des voies les plus dures (les spécialistes en jugeront !).
Une question évidente se pose : que leur restera-t-il après ?
Les Jorasses avec sa face nord inclinée à 60 degrés de moyenne ? Soyons sérieux ! Avec le risque de se faire dépasser par Nicolas Jean, skis aux pieds à la descente, et ainsi d’être sujet à une remarque un tantinet condescendante du style : « Qu’est-ce que vous faites ici avec tout ce matériel ? ».
Heureusement, la conversation tournerait court, ce dernier étant pressé de conclure sa journée par une petite « Verte ». Attention à ne pas confondre cela avec la couleur d’une piste de ski ! Même si, dans l’esprit de Nicolas, la confusion entre le Nant Blanc et une piste de débutant reste possible…
On peut se réjouir de voir ces néophytes réaliser leurs aventures, mais ces ascensions par ces jeunes gens post-puberté soulignent les limites des Alpes, et donc par extension, de l’alpinisme lui-même.
L’alpinisme est-il une activité finie ? Y a-t-il un avenir pour l’alpinisme ?
Une triste pensé pour le massif des Ecrins, si même Baptiste Obino accepte de prendre un covoiturage pour venir dans le massif du Mont-Blanc… Est-ce une forme d’aveu comme quoi ce massif est encore plus limité que le Mont-Blanc ? On dit même qu’il aurait été entendu dire : « P***** ! C’est raide ici, ça change ! » (À confirmer, bien sûr !)
Si vous avez des pistes de réponse à ces nombreuses questions, n’hésitez pas à nous faire profiter de vos lumières !

Et là, tapis dans les recoins des vallées, on imagine les anciennes gardes, ces vieux ours, cherchant à sauver leur ego face à l’énergie débordante de ces jeunes. Accrochés à leur passé, ils s’exclament : « On verra bien quand ils se frotteront à des grosses montagnes ! »
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